"Pas d'amour sans amour"
vu par la presse




Le Parisien, 3 novembre 1993

L'histoire. - Célibataire depuis trop longtemps - de l'avis de son gynécologue et de sa mère -, Eva, la quarantaine épanouie, vit dans l'abstinence depuis trois ans. L'homme qu'elle aimait l'a quittée parce qu'elle voulait un enfant et lui pas. Elle chasse dorénavant le mâle, le mari, le vrai. Selon son propos, "ça ne va pas être de la tarte" !

Notre avis. - Le film baigne dans la bonne humeur. Une qualité rare, d'autant plus appréciable ces temps-ci où tant de premiers films signés par des femmes n'engendrent que la tristesse. Ici, tout éclate de vie, de vérités pas tristes, même si elles sont lucides, voire gentiment cruelles. Un film apparemment primesautier, imprévisible, mais fort bien construit et diablement vivant. Il tourne carrément le dos à la morosité du cinéma français actuel. Ouf !

Eric Leguèbe




Pariscope, 3 novembre 1993

POINT DE VUE

Eva a la quarantaine coquine, le perfecto dans le vent et le sourire craquant. Le genre de nana sur lequel tous les hommes se retournent. Les très chics et les très chocs. Seulement voilà, elle n'a pas fait l'amour depuis trois ans. Depuis ce jour où son mec l'a quittée parce qu'elle voulait un enfant et que lui n'en voulait pas. Eva, qui ne veut pas faire l'amour sans amour, juste pour faire l'amour, a même oublié comment on faisait l'amour ! "Il faut réactiver ou vous allez vous desséchez !" tranche l'homme de l'art dans le cabinet duquel elle se rend pour consulter. Eva sort, prend sa respiration, regarde les hommes qui passent et traduit in petto : "Ça ne va pas être de la tarte !" A partir de cette situation plus banale qu'on ne l'imagine, Evelyne Dress, qui passe ainsi pour la première fois derrière la caméra, mitonne une comédie savoureuse sur ce sujet universel : les rapports hommes-femmes. A travers une série de portraits drôles, cruels, tendres, elle croque ces mâles aimés qui font la moitié du monde... et brosse, avec la jubilation d'une entomologiste de l'âme, le tableau de cette génération de femmes qui se sont battues pour leur indépendance et qui, à l'heure du bilan, quand le temps se fait pressant, se retrouvent flouées. Par petite touches de pastel plus mauve que rose, elle dit des choses graves et désespérées sur le ton de l'insolence. Et ses petites phrases mutines sont autant d'échos dans notre géographie affective... Avec elle, on retrouve la nostalgie des virées entre copines, cette miraculeuse complicité à fleur de rires, à fleur de larmes, qui fait le charme de toutes les jeunesses.
On connaissait la comédienne : un joli minois, un joli talent, et uine poignée de jolis films, dont le célèbre "Et la tendresse ? Bordel !". Avec "Pas d'amour sans amour", on découvre la signature d'une réalisatrice prometteuse. Et puis, miracle de tendresse, on est pris d'une irrésistible envie de connaître la femme. Celle qu'on imagine, à l'instar d'Eva qui met du rose à joues pour camoufler ses bleus à l'âme ; belle, intelligente et seule. Celle qui s'est battue quatre ans pour monter son projet, celle qui a écrit, joué, lmis en scène ce film qu'elle pôrtait en elle comme on porte un enfant, celle en laquelle on se reconnaît soudain. Un peu comme une amie qu'on attendait et que le hasard met généreusement en votre présence. Alors, voilà, on a envie de lui prendre la main et de lui dire merci.

Caroline BABERT




Le nouvel Observateur, 28 octobre 1993

Eva est une jolie célibataire de 40 ans. Après trois ans de solitude, elle se met en chasse... Comment trouver un homme ? Les uns sont mariés, les autres occupés, certains bons à rien, d'autres prêts à tout. Les années du post-féminisme ne sont pas évidentes à vivre... Evelyne Dress, comédienne et peintre, a troqué ses deux casquettes contre celles de productrice, réalisatrice, scénariste. Elle a rassemblé une distribution hallucinante (Patrick Chesnais, Jean-Luc Bideau, Aurore Clément, Gérard Darmon, Dora Doll, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya Lopert, Jacques Penot, Pascale Rocard). Le rôle principal est tenu par Evelyne Dress. On n'est jamais si bien servi...

François Forestier




le Canard Enchaîné, 3 novembre 1993

Belle quarantaine brune, faite au moule, Eva n'a pas fait l'amour depuis trois ans... "Baisez, ordonne son médecin, sinon vous racornirez comme une vieille godasse."
Eva, elle, ne fait l'amour que lorsqu'elle aime - et parfois l'on ignore si et qui on aime.
Comédie drôle, douce-amère, joliment enlevée par Dora Doll, mère encourageante, Patrick Chesnais, Jean-Luc Bideau, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya Lopert, Pascale Rocard, Thierry Rey, Cécile Pallas, Jacques Penot, Valérie Steffen... pardon pour les autres.
Quant à Evelyne Dress (productrice, réalisatrice et actrice), elle en fait peut-être un peu trop en roulant des hanches. Mais ses hanches sont si belles, et s'il lui faut aimer à jamais pour ne pas finir en vieille godasse, on envie la chaussure à son pied.

P.V.




L'EXPRESS, 4 novembre 1993

Une quarantaine belle, dynamique, sportive, branchée à la recherche de l'âme sœur. Pour son premier film, en tant que réalisatrice, Evelyne Dress, qui s'est octroyée le premier rôle et signe un roman d'après le même scénario chez Plon - épingle les mecs. Et n'y va pas de main morte. Macho, ramollo, obsédé ou homosexuel en tentative de reconversion, tout y passe. Quelques scènes drôles ; notamment avec Dora Doll, la mère envahissante. A l'affiche également : Aurore Clément, Patrick Chesnais, Gérard Darmon, Martin Lamotte.




Le Monde, 5 novembre 1993

En réalisant son propre film, Evelyne Dress n'a pas oublié qu'elle était actrice : le personnage d'Eva, séduisante quadragénaire qui après trois années d'abstinence, décide de partir à la recherche de l'amour, lui permet avant tout de passer du rire aux larmes, de la fantaisie à la gravité, de l'espièglerie à l'ivresse, et de montrer au passage ses tableaux (oui, Evelyne Dress est aussi peintre, et également écrivain, auteur de l'ouvrage dont le film est adapté).
Elle se dévêt aussi bien qu'elle s'habille, et pas un des hommes qu'elle rencontre n'omet de lui dire qu'est la plus belle et la plus intelligente.
Tout va donc bien pour elle.

P.M.




Femme Actuelle, 15 novembre 1993
CINEMA SENTIMENTAL

Film français d'Evelyne Dress. Avec Evelyne Dress, Patrick Chesnais, Auroire Clément, Dora Doll, Coralie Seyrig, Jean-Luc Bideau, Gérard Darmon.

* Eva est une belle femme de 40 ans qui plaît aux hommes. Pourtant, elle ne fait plus l'amour depuis trois ans. Une déception sentimentale a brisé son cœur et, en amour, quand le cœur n'y est plus, il ne reste que des gestes sans âme. Femme de tête et de cœur, Evelyne Dress s'attaque a un problème de société, la solitude féminine, avec une bonne humeur salutaire. Scénariste, productrice, réalisatrice et actrice de son film, elle se jette dns l'histoire comme ces cadres dynamiques qui s'envolent du haut d'un pont au bout d'un élastique. De savoureux moments alternent avec des passages un peu périlleux. Quelques comparses-acteurs, tels Patrick Chesnais et Coralie Seyrig, nous font même plier de rire. Très sympathique.



Retour